Quel courage !
14 juin 2021 par Sonia Masseau
Dans les prochains mois, je vais vous présenter différents missionnaires que Mission Nouvelle Vie soutient. Voici notre première ouvrière.
Missionnaire dans un pays communiste
J’aimerais vous présenter une jeune femme courageuse qui œuvre dans un pays communiste et qui est supportée par l’Église Nouvelle Vie depuis maintenant 5 ans. Je suis allée la visiter et voir de mes propres yeux l'œuvre qu’elle accomplit. Wow, elle m’a impressionnée ! Elle fait face à d’énormes défis. Peu feraient les mêmes sacrifices pour accomplir l’appel que Dieu a déposé sur leur vie.
J’ai pris du temps avec elle pour lui poser quelques questions, que j’aimerais partager avec vous. En raison du contexte dans lequel elle travaille, nous allons protéger son anonymat.
Quel est le contexte dans lequel tu vis ?
J'œuvre dans un pays communiste. Les principaux moteurs économiques sont l’agriculture, le tourisme et la construction de barrages hydroélectriques. Les gens gagnent en moyenne 1 $ par jour. En raison des difficultés économiques et de la détresse omniprésente, on constate une forte présence des ONG dans le pays.
Un des problèmes majeurs est la production et la consommation d’opium. Des villages entiers sont pris dans la dépendance, à la fois en tant que producteurs et consommateurs. Certains vont même jusqu’à vendre leurs enfants pour pouvoir nourrir cette addiction. Cela engendre de nombreux problèmes psychologiques et socio-économiques.
Il faut aussi savoir que dans le pays communiste où je me trouve, la mission est interdite. Il n’y a pas de liberté de culte ; il faut se cacher pour pratiquer ses croyances, et ce, peu importe sa religion. Une forte surveillance des télécommunications est opérée par le gouvernement.
Dans ce contexte, la stratégie qu’il nous faut employer en tant que missionnaires est « business as mission ». Chaque organisme religieux qui veut œuvrer ici doit ouvrir une entreprise : c’est sa porte d’entrée pour s’établir dans le pays et partager la parole. C’est ce que j’ai dû faire, moi aussi.
Quelle est ta vision pour ton entreprise ?
J’ai voulu, avec mon entreprise, répondre aux besoins des producteurs agricoles, des restaurateurs et des jeunes filles qui sont démunies et vulnérables face à l’exploitation sexuelle. J’ai constaté l’absence de collaboration entre les producteurs agricoles locaux, qui produisent des ingrédients de qualité, et les restaurateurs, qui importent leurs aliments. Mon entreprise permet de prendre le produit brut des agriculteurs et de le transformer afin de le commercialiser auprès des restaurateurs. Ce travail de transformation est effectué par des travailleurs et travailleuses qui proviennent de ces villages producteurs d’opium en montagne. Mes employés, comme beaucoup d’autres jeunes, sont descendus à la capitale à la recherche d’espoir et d’un avenir meilleur. Sans cette opportunité, ils n’auraient d’autre choix que de se tourner vers le travail sexuel.
De plus, mes employés ont accès à la scolarité. Je les encourage même fortement à poursuivre leurs études : leurs horaires sont faits en conséquence. Ma vision est de former des leaders, des personnes qui ont un esprit critique et qui sont des moteurs de changement. Mais avant tout, mon objectif premier est de former des disciples : « Allez, faites de toutes les nations des disciples » (Matthieu 28.19).
C’est pour cela qu’à tous les matins, avant de débuter le travail, nous avons un temps d’étude biblique, même si cela est interdit par le gouvernement. Le cœur du travail que j’accomplis, au-delà de l’entreprise, est de voir mes employés grandir dans leur connaissance et leur soif de Dieu. En près de quatre ans, une dizaine de jeunes hommes et femmes sont passés par mon entreprise : tous demeurent engagés dans la foi.
J’aimerais que l’Église Nouvelle Vie prie pour mon équipe et moi, afin que Dieu nous donne force et courage. Priez pour le pays, où la détresse, déjà présente dans la population, est exacerbée par la pandémie.
Au plaisir de me retrouver de nouveau parmi vous au Canada !
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